Avant de venir en France, j’avais entendu des choses à la fois positives et négatives à propos de Paris. D’une part, les Parisiens seraient hautains et ne parleraient qu’en français. D’autre part, Paris serait une ville d’amour et d’inoubliables expériences culturelles. J’aimerais partager avec vous mes premières impressions sur Paris, tout en considérant jusqu'à quel point les préjugés coïncident avec la réalité.
La première chose qui m’a vraiment étonnée, c’est la politesse des gens. Comme en Angleterre, les Parisiens n’hésitent pas à vous dire “merci”, “pardon” et “excusez-moi”, qu’il s’agisse de prendre un café ou de monter dans une rame bondée du métro. Si vous vous perdez (ce qui m’est souvent arrivé au début), les gens n’hésitent pas à vous montrer le chemin et à vous souhaiter une bonne journée/soirée. Bien que ça ne fasse qu’un mois que j’habite ici, ces petites choses amicales ont fait en sorte que je me sente rapidement comme chez moi.
Il se peut que vous vous demandiez pourquoi je mets en valeur la politesse des Parisiens, car cela ne devrait en rien être spécial pour une Anglaise issue du nord de l’Angleterre, où il est normal de tenir une conversation courtoise avec des inconnus. Mais si vous aviez passé 6 mois à Berlin comme je viens de le faire, vous comprendriez que certaines cultures sont moins enclines à démarrer une discussion impromptue avec des inconnus.
Deuxièmement, Paris est largement considérée comme la ville de l’amour – je suis complètement d’accord avec cette affirmation. Les couples romantiques se trouvent partout, que ce soit des touristes s’embrassant sous la Tour Eiffel ou des parents parisiens se promenant avec leurs enfants. Les citations et références que j’ai vues dans les rues ne font que renforcer cette ambiance romantique ; « l’amour court les rues » tagué sur le trottoir, le mur des “je t’aime” dans 250 langues et les “coups de cœur” (les livres favoris) des libraires.
Quant à parler français, j’avais deux préjugés contradictoires avant de venir à Paris. Le premier, que la ville soit si multiculturelle que je ne parlerai aucun mot de français. Le second, que les Parisiens ne vous parlent que dans leur langue maternelle. Depuis mon arrivée, j’ai pourtant beaucoup parlé français, pendant et en dehors du travail. J’ai l’impression que les Parisiens apprécient que les étrangers sachent parler leur langue, tandis que les gens à Berlin aimaient pratiquer leur anglais à toute occasion.
Concernant la prétendue incapacité, ou peut-être le refus, de certains Français de parler anglais, je dirais que cela dépend complètement de la personne. Selon mon expérience, j’ai rencontré beaucoup de jeunes Français dont les connaissances en anglais (et la compréhension de mon accent fort de Manchester) m’ont paru tout à fait impressionnantes.
Autre préjugé que j’avais de Paris, c’était que la vie coûte cher – et cette impression n’a point changé. Aller au restaurant et prendre un verre ici sont de rares luxes dont je profitais à Berlin et en Angleterre sans aucun souci financier. Toutefois, il ne faut pas oublier que Paris compte une incomparable richesse culturelle et historique dont on peut profiter sans dépenser un sou.
Pour les jeunes venant de l’Union Européenne, l’accès à divers sites touristiques tels que le Musée d’Orsay est gratuit. Les nombreuses bibliothèques, jardins publics et bars à concert offrent davantage d’occasions de s’amuser avec un budget d’étudiant. En flânant dans le quartier latin un dimanche, j’ai trouvé par hasard un petit magasin vendant des livres d’occasion. Pour 2 euros j’ai acheté « Bel ami » de Maupassant, un vrai chef d’œuvre littéraire. Si on sort ainsi des sentiers battus, on peut découvrir de vraies trouvailles magiques à Paris.